Matisse : (...)« J’ai longuement préparé mon métier, tout se passe comme si jusqu’ici je n’avais fait qu’apprendre, élaborer mes moyens d’expression ». ( à soixante douze ans il déclare qu’il a fini ses études, et qu’il va commencer à peindre).(Hokusaï , lui, disait : « Si je vivais plus longtemps je pourrais peindre »).
« Je ne veux pas dire que, voyant l’arbre par ma fenêtre, je travaille pour le copier. L’arbre, c’est aussi tout un ensemble d’effets qu’il fait sur moi. Il n’est pas question de dessiner un arbre que j’ai devant moi. J’ai devant moi un objet qui exerce sur mon esprit une action, pas seulement comme un arbre, mais aussi par rapport à toute sorte d’autres sentiments… Je ne me débarrasserai pas de mon émotion en copiant l’arbre avec exactitude, ou en dessinant les feuilles une à une dans le langage courant ». (...)
« L’importance d’un artiste se mesure à la quantité de nouveaux signes qu’il aura introduit dans le langage plastique ». (...).
Ces propos, dessin et photos sont extraits du livre écrit par Louis Aragon sur le Maître ("Henri Matisse, roman" - Ed QUARTO chez GALLIMARD).
Pour parler de son livre l'écrivain précise: "Ceci est un roman, c'est-à-dire un langage imaginé pour expliquer l'activité singulière à quoi s'adonne un peintre ou un sculpteur,
s'il faut appeler de leur nom commun ces aventuriers de la pierre ou de la toile, dont l'art est précisément ce qui échappe aux explications de texte".
Je vous reparlerai
régulièrement, au travers de morceaux choisis, de cette quête de l'écrivain à comprendre le peintre; ce qui fait de cet "essai" un vrai roman à
lire absolument par tous ceux qui aiment Matisse et la peinture...